L’Esprit du Graal
Parution le 16 mai
Réédition
L’Esprit du Graal
Parution le 16 mai
Réédition
Extrait audio
Début du XIIe siècle, le monde ne sera plus le même…
En Palestine, Jérusalem est tombée aux mains des croisés. Deus vult, Dieu le veut, la terre se déchaîne, une mer de sang ravage la région. Dans ce fracas des armes, ce tumulte des cœurs Onfroi de Saissac, obscur chevalier occitan, se voit confier une mission pareille à nulle autre : emporter dans le Midi de la France où une Pure est née, où de Nouveaux Chrétiens espèrent apporter la lumière aux hommes, le Graal parmi les graals. Mais dissimuler et protéger la Pierre de Vérité de la furie et de la convoitise des plus exaltés est un chemin semé d’embûches.
Tant de destinées vont se mêler et se confronter… Tant de personnalités se révéler, jusqu’à se perdre parfois… Autour d’Onfroi de Saissac, la frondeuse Asseline, qui se rebelle contre sa condition de pucelle ; Raoul de Montady, prêtre et sicaire du Christ égaré dans les limbes de sa foi ; Muriette, l’enfant prodige, Élue de Dieu, agneau voué au sacrifice…
L’Esprit du Graal est un roman à l’atmosphère épique, dont les péripéties nous transportent d’un côté et de l’autre de la mer avec la passion de la grande et de la petite histoire. Construit comme un thriller, richement documenté, magnifié par des personnages à l’identité forte, il nous dévoile une période pleine de bouleversements : celle de la première croisade en Palestine, de l’émergence du catharisme en Occident, de la naissance des Templiers au Levant.
Chronique « Mes promenades culturelles » :
« J’ai pris mon temps pour lire ce roman car je ne voulais pas risquer de passer à côté de quelque chose. Les fêtes achevées, la famille partie, l’appartement rangé, me voici donc à nouveau le nez dans les livres. Et comme vous le savez, je ne résiste jamais, faible que je suis, à l’appel du Moyen Âge. Rien que le titre est déjà un enchantement, la couverture, une évasion… Si l’on me cherche, je suis en voyage, destination le XIIe siècle, entre Jérusalem et Carcassonne. Merci de ne me déranger sous aucun prétexte !
Attention Pépite ! Et je vous assure que je pèse mes mots ! J’ai été littéralement happée par le vortex stylistique de Chloé Dubreuil qui n’a pas son pareil pour nous faire vivre des épisodes historiques ou pseudo-historiques. Âmes sensibles, vous allez vous endurcir ! Sur certains points, le monde médiéval est âpre. On ne fait pas dans la dentelle… Et quelques instants, relatés comme si on y était, font froid dans le dos. Je pense notamment à l’exécution par le pal du seigneur de Montady devant Raoul, son fils de neuf ans… J’en ai encore la chair de poule ! Ajoutons à cela le récit d’une émasculation partielle… On n’y va pas de main morte ! Mais pour compenser toute cette violence, on a aussi de beaux moments. L’instant où Asseline « devient femme » est d’une splendeur ! Bref, on tourne les pages fébrilement, on a hâte de savoir ce qui va se passer… L’atmosphère ésotérique vous prend et ne vous lâche plus !
Et ce final ! Éblouissant ! Mais dites-moi un peu, Dame Chloé, n’auriez-vous pas été conteuse ou poétesse dans l’ancien temps ? Bon, je pense que vous l’aurez compris, j’ai adoré ce texte qui ne ressemble à aucun autre. Je suis toujours surprise (dans le bon sens du terme) par les écrits de notre romancière et j’en redemande ! »
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« J’ai beaucoup aimé le foisonnement de personnages historiques et de situations, tous et toutes reliés par une même quête (viva les moines)
Les thématiques aussi autour de la justice, de la famille et des croyances à la limite des obsessions sont intéressantes !
Si j’ai deux points à noter, c’est que le roman est à peine trop fantasy pour moi, mais ça reste une question de goût, vu que c’est un élément qui revient et qui ne sort pas de nulle part.
Et je note aussi la question du rythme, qui tangue un peu pour moi – beaucoup de scènes sont vécues « dans le futur », puis nous suivons les scènes qui ont mené jusqu’à cette première avant de continuer le récit sans la revivre… J’avoue que le fait de n’avoir toutes les explications qu’après les scènes, la répétition de ce rythme et le léger manque d’heures et de dates, m’a un peu perdue.
Aussi, avec cette narration j’ai trouvé assez difficile de s’attacher aux personnages, qui vivent des instants émotionnels sans qu’on les comprenne forcément tout de suite, mais des pages plus loin…
En soit, j’ai trouvé intéressant ce procédé de narration mais il se répète beaucoup pour moi.
En bref, c’est un roman assez grandiose qui fait voyager entre terre Sainte et Occitanie dans une quête fantasy un peu à la « Damné », très sympathique avec des thèmes chouettes ! Si la narration m’a quelquefois perdue je n’en ai pas moins passé un très bon moment ! »
Extrait audio
An de grâce 1506.
Une série de crimes sordides dans la ville de l’illustre Jérôme Bosch et bien des peurs ressortent. Arent Saeghers, bras droit du bailli, est chargé d’enquêter, mais en s’exposant aux démons et merveilles qui flagellent le monde des hommes à travers les tableaux du peintre, ce lieutenant à la trouble personnalité risque fort de s’exposer à des périls plus intimes, et fatals, qu’il ne l’aurait cru.
À mi-chemin du roman noir et du polar historique, Le faiseur de diables nous plonge avec délectation dans un XVIe siècle humaniste et pourtant empreint de superstitions, au plus près d’un des grands artistes de cette époque et des rouages de son imaginaire.
Chroniques, critiques autour du livre…
Interview sur le blog Histoire et fiction
Ce n’est pas tant Le jugement dernier qui a inspiré l’intrigue de mon roman que l’univers particulièrement fantasmagorique du peintre. Maintenant, vous me direz, pourquoi ce tableau plutôt qu’un autre de Jérôme Bosch ? Le jugement dernier est une notion à laquelle fait référence mon personnage principal par deux fois dans le roman. Elle a du sens pour lui, et reflète les considérations qu’il porte sur le monde et ses semblables. Le choix de ce tableau en couverture n’est donc pas anecdotique.
La peinture des primitifs flamands a une forte connotation religieuse – regardez les Van Eyck – quand elle ne porte pas sur la vie sociale comme les tableaux de Brueghel l’Ancien. Nous sommes aux débuts de la Renaissance, aux prémices de la Réforme protestante. Le Nouveau monde vient d’être découvert, l’Église se déchire, les Pays-Bas de même, partagés entre ceux qui soutiennent le Saint Empire romain germanique et ceux qui regardent du côté de la France. La guerre civile est encore dans tous les esprits. C’est dans une société en plein bouleversement, encore fort éprise de superstition médiévale, une société pleine de peurs et de questionnements, que s’inscrit mon roman.
L’œuvre de Jérôme Bosch est unique : elle nous plonge avec férocité et sublimité dans les travers de l’Homme. Elle est un miroir tendu à nos vices et perversions, tout en essayant de nous montrer, symboliquement, le chemin à suivre pour nous en extraire. Bref, la peinture de Bosch se prête tout à fait au genre noir. Le Faiseur de diables n’avait plus qu’à se couler dans le moule de cette époque qui aspirait à un renouveau culturel, politique, et moral, sans pour autant parvenir à se débarrasser des terreurs du passé.
Aucunement. Arent Saghers est un personnage comme je les aime : qui se tient sur le fil de la déraison, plein de force et pétri de fragilités. Ambigu, tourmenté. Un personnage des plus humains en sorte…
C’était une cité de moyenne envergure, inféodée au commerce, et à ses richesses. Les bourgeois et clercs avaient force de loi. Bois-le-Duc était une ville florissante, la population vivait plutôt bien.
J’aime que mes lecteurs puissent avoir confiance en ce qu’ils lisent. Je suis donc très attachée à raconter la grande histoire à travers la petite, à user de figures historiques en personnages secondaires. Les éléments relatifs au cadre de vie, à l’entour politique et social, ne sont pas fictionnels. Je passe toujours du temps en bibliothèque et sur internet avant de commencer à écrire mes romans historiques. Au cours de l’écriture elle-même, je vérifie constamment les détails. Mais je garde ma pleine liberté pour ce qui est de l’intrigue et de mes protagonistes principaux. J’ai besoin de laisser mon imagination vagabonder, composer selon ses envies. Je répète souvent à mes étudiants que la liberté est la qualité première de la fiction. Je ne pourrais continuer à écrire sans elle.
Mes autres romans historiques ne sont pas des polars, romans noirs, mais plutôt de grandes fresques aventureuses – j’adore ce genre. Actuellement, je travaille sur des « mémoires » de Gilles de Rais, l’un des plus fameux compagnons de Jeanne d’Arc et, accessoirement, le premier « tueur en série » de l’Histoire française. Un roman écrit au « je », comme je l’ai déjà fait pour Yeshoua et Eva Braun. Voilà un défi comme je les aime.
www.letournepage.com/livre/le-faiseur-de-diables/:
« Le faiseur de diables. Joli titre, n’est-ce pas ?
Un titre qui m’a fait de l’œil, posé sur la couverture juste au dessus d’un célèbre tableau de Jérôme Bosch, Le jugement dernier.
Jheronimus Bosch – attention, pas le héros récurrent des romans de Michael Connelly, mais bien le formidable peintre hollandais du XV° siècle ! – est un des personnages principaux du court roman de Chloé Dubreuil.
Un récit que le pitch situe à mi-chemin du roman noir et du polar historique, mais que je qualifierais plus précisément de roman néogothique.
Une histoire terriblement sombre – au propre comme au figuré, car les ambiances automnales et les éclairages à la bougie prédominent – où les crimes horribles se succèdent, au sein de la communauté de Bois-le-Duc.
Chargé de l’enquête, Arent Saeghers navigue entre les intrigues politiques et les influences religieuses, aidé par Agostino, le jeune apprenti de maître Bosch qu’il lui a confié.
Tout n’est que faux-semblant dans cette histoire, à commencer par la personnalité d’Arent Saeghers et celle d’Agostino (mais je n’en dirais pas plus, car ceci constitue le cœur même de l’intrigue).
Tout le talent de Chloé Dubreuil – une auteure pleine d’expérience qui a déjà publié plus d’une dizaine de romans, aux toiles de fond majoritairement historiques – est d’avoir « calé » sa narration et son style sur le rythme et l’ambiance de l’histoire.
Un style d’un grand classicisme, parfois volontairement un peu austère, un vocabulaire émaillé de mots et d’expressions anciennes (sans que cela tourne jamais au procédé) : c’est un plaisir de lire un texte d’une telle qualité littéraire.
Jusqu’à sa conclusion, la pénombre qui règne sur le roman perdurera : Le faiseur de diables n’est pas un roman d’espoir; mais avec un titre pareil, vous pouviez vous en douter… »
Promenades culturelles:
« Je trouve toujours original de s’inspirer d’un peintre, d’un tableau pour en écrire un roman. D’autant plus lorsqu’il s’agit d’un policier. Ajoutons à cela la contrainte de l’Histoire… Voilà bien des obstacles auxquels s’est attelée Chloé Dubreuil. Nous partons dans le monde de Jérôme Bosch, un peintre un peu à part qui m’a toujours fascinée. Nous sommes en 1506, à Hertogenbosch (Bois-le-Duc). Des crimes ont lieu. Arent Saeghers, le bras droit du bailli, va mener l’enquête. Mais attention, les démons veillent…
J’ai vraiment aimé cette histoire. Elle m’a tenue en haleine jusqu’à la fin. Impossible pour moi de refermer ce livre avant de savoir. De plus, j’ai plongé avec délice dans le monde de ce peintre particulier. J’ai adoré.
Je suis admirative ! En effet, Chloé Dubreuil arrive toujours à se renouveler, quel que soit le sujet. De la biographie au roman noir, c’est toujours un vrai plaisir de la lire. »
EXTRAIT
Au commencement
Où le crime nous invite à une ronde macabre
Hertogenbosch,[1] duché de Brabant, Pays-Bas bourguignons
2 novembre 1506
Les morts rôdent, c’est leur nuit. Une vraie nuit de cavale qui ne demeurera pas sans victime. D’ailleurs, au-dessus de la ville et de ses remparts, la lune elle-même se fait complice : obscène, d’une blancheur spectrale. Son reflet bondit d’un canal à l’autre, guette, attend.
La lune attend que le doigt de Dieu se pose sur le col du Diable. Là, dans le cimetière Sainte-Gertrude. Près, tout près d’une stèle gravée au nom de dame Ioule, « de bon renom, épouse d’affection de Maerten Andriessen », et d’un homme accolé à sa tombe lequel, en cette heure indue, et sans qu’il ne s’en rende compte, a été suivi. Sans doute avait-il l’esprit absorbé par sa visite au cimetière si longtemps repoussée… Quoi qu’il en fût, il ne pouvait mieux choisir, sans même le vouloir, le lieu de son trépas. Dans le relief tourmenté des allées bordées d’arbres dépenaillés se dresse la cohorte des sépultures. Moussues, livides elles aussi.
Pourquoi s’attarde-t-il ? Serait-ce ses regrets qui le retiennent ?
De l’autre côté du mur du cimetière, une cloche ébranle son battant. La mi nuit s’exalte et pourtant une impression de solitude et d’abandon, poignante, émane de l’endroit.
Le son de cloche expire.
Tapi derrière un puits étouffé par le lierre, tu retiens ton souffle – comme si quelque chose en toi se calquait à l’inertie de ta proie. Puis cette dernière s’extrait enfin de son apathie. Le froid, humide en cette saison, s’est insinué dans les veines de ta victime. Sa paume se détache avec peine de la pierre tombale sur laquelle elle était posée. Tranchant sur le gant noir, une chevalière en or, au chaton octogonal, s’aperçoit un instant entre deux éclats de lune.
L’individu, dont on discerne à présent l’échine cagneuse, se redresse avec difficulté, grimace en sentant ses genoux se rebeller contre la posture qu’il avait adoptée. Agacé, il relève derrière sa nuque la fourrure en lynx de son manteau, d’un brun aussi foncé que la toque à bords relevés qui couvre son crâne, dégarni, et sous lequel transparaît un visage au front bas et rugueux. Il a la mise soignée d’un échevin. Serait-ce là un riche marchand ? Un maître artisan ? Peu importe. L’homme, en ce cimetière, vit ses derniers instants. Ses ultimes instants de vivant que l’éternité se hâtera de damner.
Dans son dos, les ténèbres se trouent d’un mouvement rapide : l’ombre que tu formes vient de jaillir. Au loin, un chien se met à hurler ; tu n’en tiens pas compte, comme si ce hurlement se condensait en toi depuis longtemps…
Plus au nord des sépulcres, à l’endroit où le linceul des indigents se désagrège dans leur fosse – laissant s’échapper les gaz dus à la décomposition des cadavres qui s’enflamment aussitôt au contact de l’air -, une flammèche jaunâtre, suivie d’une deuxième, vermillon, tourbillonne tout à coup dans l’air. D’autres naissent, rouges, jaunes, bleu pâle ; feux follets dansant leur ronde folle pour accompagner l’échevin au seuil de son enfer.
Celui-ci n’a pas le temps de s’effrayer de ces esprits de feu, il a perçu une respiration dans son dos. Lente, mesurée, avant qu’elle ne se condense en une expiration échevelée. Il se retourne brusquement, dicté par son instinct, le sentiment, soudain, d’un péril imminent. À ses pieds, l’esconce où brûle un lumignon n’éclaire qu’une large houppelande traînant au sol. La capuche qui lui fait face masque les traits de son agresseur.
Écarquille les yeux, vil pécheur ! Mammon[2] et sa horde de monstres escortent le porteur de lame. Tu ne les vois pas, mais lui si car il est celui qui châtie en leur nom.
La bouche de l’homme s’arrondit sur l’esquisse d’une question qui reste coincée dans sa gorge : à la peur qui l’a saisi fait maintenant place la douleur lui trouant le cœur. Dans un ultime réflexe de défense, sa main crochète le revers de ta houppelande, puis le lâche.
Ta dague a fait son œuvre. Un coup d’estoc du haut vers le bas. Net, précis. Fiévreux, haineux.
Au loin, le chien s’arrête de hurler. À la verticale des tombes, l’astre nocturne tire sa révérence, absorbé par un taillis de nuages. Les feux follets poursuivent leur ronde macabre. Ton ombre assassine a frappé. On voit ta main couturée d’une pâle cicatrice enfouir quelque chose dans le gosier de ta victime. Une manière de râle – jouissance ? désespérance ? – fuse des tréfonds de ta capuche avant que tu ne traces en lettres de sang, l’index tressautant soudain nerveusement, deux mots sur la pierre de granit : « exempla contraria ».[3] Cela fait, tu te recroquevilles un instant sur toi-même, presses ton poing contre ta tempe, semblant vouloir retenir en toi une force obscure. De ces forces qui peuvent vous emplir, qui sont telle une peau tendue par-dessus d’autres sentiments, plus douloureux. Te dépliant ensuite de nouveau, tu t’esquives. Fuis, hagard. L’on perçoit alors un murmure frôler tes lèvres :
– Si peu de lys parmi les épines. Si peu de lys… Si peu de lys… Si peu…
L’antienne rebondit d’une ruelle à l’autre, exilant ta raison sur des rives que
[1] Bois-le-Duc, chef-lieu actuel de la province du Brabant-Septentrional aux Pays-Bas.
[2] Puissance démoniaque régnant sur la cupidité (prêt à usure, vol, ruse).
[3] « Exemple à ne pas suivre ».
Extrait audio
An 402 après le Grand Enfermement, Icare est condamné. Parce qu’il a contrevenu à l’une des lois fondamentales de sa société, il devra dorénavant se heurter à tout ce que son monde avait éradiqué : la maladie, la douleur. La vieillesse, la mort.
Exilé parmi le Peuple sans Nom, ce peuple qui a recouvert de bidonvilles le vieux monde, Icare se lance dans un road-trip halluciné qui le mènera au-delà de l’océan, à la découverte de lui-même et du pire comme du meilleur de l’Homme. Un périple sans retour avec au bout, peut-être, l’idée de liberté et tout l’amour d’une enfant.
Ce récit surprenant, à mi-chemin entre la dystopie et le roman d’initiation, fait vibrer la corde sensible de son lecteur en conjuguant avec aisance le rêve et le cauchemar. La quête de vie menée par Icare est de celles qui se veulent à la fois tendres, fulgurantes et féroces, et qui résonnent encore longtemps en nous après avoir fermé la dernière page du livre.
CRITIQUES:
Mes promenades culturelles :
« Vous connaissez certainement Chloé Dubreuil si vous me suivez car ce n’est pas le premier roman dont je fais la chronique. En revanche, il s’agit de la première dystopie que je lis, écrite par ses soins.
En l’An 402 après le Grand Enfermement, Icare est condamné. Il est emmené de l’autre côté du mur et est condamné à errer parmi l’autre peuple, celui qui éprouve toutes les douleurs, les maladies, qui vit dans la misère la plus complète et dans une déchéance sans nom. Icare arrivera-t-il à se faire une place dans cette société inconnue ? Supportera-t-il de souffrir ?
Comme d’habitude, lorsque je lis un livre de Chloé, que je remercie pour sa confiance renouvelée, je ne vois pas passer les heures. Ce fut également le cas pour celui-ci.
J’aime beaucoup les dystopies et je peux vous assurer que celle-ci ne laisse pas indifférent ! Âmes sensibles s’abstenir ! Je ne regrette qu’une chose : en avoir déjà fini la lecture ! »
EXTRAIT
Centre de répanouissement
Continent intérieur
Année 402 depuis le Grand Enfermement
La B+ Jolana P. inclina insensiblement la tête. Dans ses iris bleutés prenait forme le songe de son patient.
Coulé dans un fauteuil microfibre, l’homme avait les yeux qui se déplaçaient par à-coups dans leurs orbites, il rêvait. Un rêve éveillé qui s’avérait un vrai nid de chimères. La tête de Jolana P. s’inclina plus insensiblement encore. Ses lèvres pleines se plissèrent en une moue d’enfant contrariée. Au fond de ses prunelles se reflétait toujours ce que voyait son patient : une paire d’ailes écarlates qui s’ouvrait démesurément, comme pour absorber la terre tout entière.
Inutile de l’interroger, les mots n’avaient pas d’utilité ; la connexion établie d’un cerveau à l’autre suffisait à enclore cette conscience en train de lui livrer ses audaces. L’homme était dangereux, un cas qui s’obstinait à penser un ailleurs interdit, révolu. Le processus de répanouissement ne fonctionnait pas.
I.T réfractaire. Sujet en phase 3. Phase terminale.
Impasse.
– Nous en avons terminé pour aujourd’hui, Icare.
Au son de la voix de son éthicienne, l’homme battit paresseusement des paupières. Un éclat d’obsidienne se mit à luire sous les sourcils bombés, le visage se crispa fugacement avant de se relâcher pour ne plus afficher qu’indifférence. Le visage d’Icare était parfaitement ciselé sous le casque de cheveux ébouriffés. Il s’en dégageait un mélange de délicatesse et de vigueur éminemment séduisant. C’était un visage lissé par le temps qui filait et ne comptait pas.
L’homme paraissait encore jeune, nettement plus jeune qu’il ne l’était en vérité et c’était bien à cause de cette jeunesse désespérante qu’il se retrouvait depuis neuf jours sous la coupe de la B+ Jolana P.
Celle-ci ôta de son crâne l’Extension qui reliait son néocortex à celui de son sujet et la posa sur une console d’un blanc laiteux. Icare cloua son regard à cette puce noire dont le double s’imbriquait toujours dans la masse de ses cheveux couleur de bière. Elle semblait à présent étrangement anecdotique et pourtant…
Un œil… L’œil de Dieu ! N’est-ce pas ainsi que nos ancêtres l’auraient appelée ?! Dieu, qui voit tout. P. voit tout de moi. Elle sait combien mon amertume est grande. Elle sait qu’elle ne la guérira pas.
Icare eut une brusque nausée et l’envie de nouveau, soudaine, éperdue, d’en finir.
Mourir enfin…
Mais une fois encore son corps le défia. Sous l’action instantanée des nanorobots qui patrouillaient au sein de son métabolisme, le sursaut d’angoisse se dissipa. Le regard de l’homme vira de bord pour se reporter sur l’éthicienne. Elle lisait en lui son aspiration, ce sentiment d’être piégé à l’intérieur de son éternité.
Ils n’étaient pas éternels, manqua-t-elle lui signifier, mais elle n’avait pas droit à de telles assertions. Leur civilisation n’avait-elle pas réussi à faire plier la Vie elle-même ?! À quel mensonge se serait-elle prêté si elle lui avait déclaré que leur longévité n’était pas essentielle à leur évolution ?!
La B+ Jolana P. retint les mots qui lui venaient aux lèvres. Jamais aucun patient n’avait fait osciller ses certitudes, mieux valait en terminer avec celui-ci, et vite.
– J’ai demandé à ce que votre dossier soit réenvisagé à la réunion de ce soir avec le comité.
L’éthicienne se dirigea vers l’embrasure de la porte coulissante. Le timbre de sa voix se fit plus traînant, vaguement sentencieux au moment d’ajouter :
– Notre décision vous sera rendue demain, nous ferons en sorte de ne pas oublier quelle bienveillance régit notre nation…
Un témoin électronique s’alluma, la porte coulissa sur ses rails, la silhouette de la praticienne disparut furtivement dans le couloir puis la porte se referma derrière elle en silence. Tout le bâtiment crachait le même silence somnolent. Icare ne bougea pas du fauteuil. Depuis neuf jours, il n’était pas sorti de cette chambre – cellule, n’avait croisé aucun autre inhibé, rencontré aucun autre spécialiste du Centre. Depuis neuf jours, Icare n’avait plus de communication avec l’extérieur – même son capteur personnel lui avait été enlevé. Son univers s’était rétréci à une pièce de quatre mètres sur cinq que lustrait chaque matin un robot volant autonome sorti de sa ruche high-tech. Depuis son placement au Centre de Répanouissement, Icare n’avait eu d’autre interlocuteur que Jolana P.
L’éthicienne (troisième échelon, B+, dans la hiérarchie des ingénieurs moraux assermentés pour ce type de névrose) s’évertuait à décortiquer ses projections, à labourer son dégoût de ce qu’il était, de ce qu’ils étaient tous sur le Continent intérieur. Et au-delà de celui-ci, qu’en était-il ?
Comme la vie lui pesait ! Un néant terrestre qui les muselait tous en ce Grand Pays. Il avait voulu s’évader, déserter cette existence où il demeurait figé en lui-même.
La grande désobéissance…
La belle humilité…
Il avait misé.
Il avait perdu.
*
Tout perdu, c’est ce qu’il avait cru sur le moment quand ils étaient venus l’appréhender dans ce qui aurait dû être son tombeau. C’était une erreur.
Icare s’obstinait à ne pas se lever du fauteuil, focalisé sur une unique pensée : tout allait prendre sens enfin. Quel terme désuet ! Donner du sens, un but à ce qui n’en avait pas eu…
Icare n’en doutait plus à présent, il n’aurait plus à se battre demain contre ce qu’il était. Demain lui serait concédée sa lassitude, les membres du comité courberaient l’échine devant ces ailes immenses et écarlates qu’il voyait en rêve. N’était-ce pas ce qu’ils avaient de plus sensé à faire ?!
Dans la chambre, une unique fenêtre ouvrait sur l’extérieur. Sa plaque de verre irisé s’oubliait sur un horizon peuplé de hauts arbres. Icare resta longtemps le regard rivé à la cime de leur feuillage jusqu’à ce que l’ombre des végétaux s’allongeât dans un poudroiement d’ocre.
Quand la pièce se ressentit des effets du crépuscule, il commanda à haute voix la mise en marche d’un programme nature. Autour de lui, les cloisons tapissées d’écrans souples se transformèrent en écheveaux de cascades et d’herbe folle, de landes arasées, de plaines sauvages étirées au pied de montagnes jurant sur l’azur. C’était tout juste si Icare ne sentait pas le vent couler à longs traits glacés dans sa gorge. Il eut un léger rire, soyeux, élégant, et qui parut ne pas finir.
Quelques heures encore et ces paysages artificiels l’emporteraient vers sa mort. Une poignée d’heures encore et le couperet tomberait sur son horloge biologique, il en était sûr cette fois.
Extrait audio
Elle s’appelait Eva Braun. La veille de son suicide, le 30 avril 1945,
elle épousa l’homme pour lequel elle avait tout sacrifié et devint
alors, pour quelques heures, Eva Hitler. Ce récit, écrit à la première
personne, dévoile cette incroyable destinée, inextricablement
liée à celle d’Adolf Hitler, le « Sauveur » de l’Allemagne, l’un des
personnages les plus sinistres de l’Histoire de l’humanité. Au fil des
mots, Eva se livre en toute spontanéité. Témoin privilégiée de ces
folles années de l’entre-deux-guerres, la « maîtresse maudite »
du IIIe Reich nous entraîne de son enfance aux derniers jours de
la Seconde Guerre mondiale, sans renier cet amour que l’on suit
comme un fil rouge.
« Cette histoire est la nôtre, Adolf. »
J’ai la chance que François Delpla, l’historien français spécialiste d’Hitler, ait suffisamment apprécié mon roman pour le préfacer. 🙂 Un petit plus pour mon livre qui m’a fait bien plaisir.
Chroniques parues sur mon roman…
Mélanie Courtemanche-Dancause, collaboratrice à l’Incorrect :
« Quand j’ai vu la couverture si graphique, sobre et élégante, mystérieuse et envoûtante d’un roman sur l’histoire d’Eva Braun, je n’ai pas pu résister à l’envie de le lire et je n’ai pas été déçue bien au contraire. Je trouve dommage qu’il n’est pas bénéficié d’une belle mise en avant chez les libraires… Heureusement que ce livre bénéficie d’une mise en lumière via les réseaux sociaux.
C’est la première fois que je lis une histoire à la première personne où l’auteur se met dans la peau d’Eva Braun, ce qu’elle a vu, ce qu’elle a pensé, ce qu’elle a enduré pour passer de l’ombre à la lumière non comme ces artistes qui ne rêvent que de gloire mais comme la seule, l’unique, l’irremplaçable… femme d’Hitler, la personne la plus proche de celui qui a conduit aux pires horreurs de la Seconde Guerre mondiale… Une femme de l’ombre parmi tant d’autres, maîtresse puis épouse d’Adolf Hitler le temps de quelques heures… Mais qui a su marquer l’histoire en marche de par son amour indéfectible avec l’un des dictateur, responsable du génocide de tout un peuple.
C’est très particulier et troublant de comprendre une femme qui reste une énigme, comment être l’intime d’un dictateur, comment peut-on aller jusqu’à l’épouser… Cela paraît inimaginable et pourtant Eva l’a fait. L’aspect psychologique d’Eva, sa personnalité… sont intéressants, son enfance, son désir d’indépendance, ses objectifs, ses rêves, sa force pour gravir les échelons jusqu’à devenir ce qu’elle a voulu.
Comment a-t-elle pu aimer une personne qui en plus d’avoir l’âge de son père a mis en place tout un projet machiavélique et inhumain ? La réponse est peut-être dans son enfance stricte, dans son besoin de se sentir aimé, d’être indispensable, importante…
Récit à la première personne sur Eva Braun, réminiscence de sa vie tel le journal intime qu’elle aurait pu écrire, témoignage précieux de celle qui a été la plus proche d’Hitler, lui offrant corps et âme jusqu’à le suivre dans la mort. Une lecture fascinante, très instructive, très troublante… Au point que le lecteur a l’impression de lire le journal intime d’Eva Braun écrit de sa main. »
Promenades culturelles:
« Vous me connaissez, je suis passionnée par la littérature et l’Histoire. Et par rapport à cette dernière, j’aime me documenter sur toutes les périodes ou presque, sur tous les grands personnages, sympathiques ou sulfureux. Connaître pour mieux comprendre, connaître pour pouvoir en parler, tel est mon credo.
Chloé Dubreuil touche ici à deux personnages dont l’évocation reste difficile tant ils ont marqué l’Histoire : Eva Braun, d’un côté et, par son intermédiaire, Hitler. Je me suis toujours demandé comment elle avait pu l’épouser, surtout connaissant le contexte… et j’en avais déduit qu’elle devait être comme lui. Oui, je sais, c’est assez précipité comme avis ! Mais avouez que pour se lier à un tel personnage, il faut quand même avoir des convictions, du sang-froid et des neurones en moins. Ceci dit, en lisant ce roman, je me suis aperçue qu’il y avait autre chose. L’amour a véritablement été son moteur. Elle s’est entichée de ce petit bonhomme charismatique au point de tout accepter, de tout subir. Qu’on ne s’y méprenne pas, le livre ne la fait pas passer pour une victime non plus. Elle a pleinement conscience de ce qu’elle fait. Elle raconte ceci avec la même froideur que ce qu’aura été son parcours. On découvre, par son biais, comment se comportait son amant.
J’ai aimé la façon dont Chloé Dubreuil nous présente les choses. Se mettre dans la peau d’Eva Braun n’a pas dû être évident. Je suis toujours friande des autobiographies romancées qui nous font entrer ainsi dans la vie de ces personnalités beaucoup plus facilement qu’un livre d’Histoire. Et, bien que le personnage soit rebutant au premier abord, j’ai dévoré ce roman ! »
Guerres et conflits :
« On ne connait que fort mal Eva Braun, qui croise la route d’Adolf Hitler en 1929 (le père d’Eva parle à l’époque du « clochard autrichien »…) et qui devient madame Hitler quelques heures avant de se suicider dans les ruines de la chancellerie du Reich en avril 1945. Ce livre, « reconstitution » de son journal intime, nous la présente au plus près du Führer, et donc au coeur du système national-socialiste.
Il ne s’agit donc pas stricto sensu d’un livre de recherche historique, mais comme le précise François Delpla dans sa préface, « Chloé Dubreuil, assimilant toute la documentation disponible et les plus consciencieux ouvrages d’histoire ou de fiction, se glisse dans le corps et l’esprit d’Eva Braun et lui prête des pensées invérifiables -l’essentiel de son journal et de sa correspondance ayant disparu- mais, le plus souvent, tout à fait vraisemblables ». Elle écrit donc « je » pour Eva et « tu » pour Adolf. Au fil des pages (passons sur les relations sexuelles entre les deux partenaires), elle aborde leur vie quotidienne (« Je me disais que nous aurions des enfants plus tard ») et nous croisons ainsi les grands dignitaires du parti et du régime (Goebbels, Bormann, Göring, Hess, Ribbentrop, Baldur von Schirach, etc.), mais aussi les artistes de l’époque (Greta Garbo, Breker, Leni Riefenstahl, etc.) et elle nous les présente dans un cadre presque familial, sous un jour qui n’est pas nécessairement celui des projecteurs et de la propagande. On a ainsi une vue qui semble assez réaliste par exemple des nombreux séjours au Berghof, le nid d’aigle des Alpes bavaroises, « avec ses trente pièces sur trois étages ». Le lecteur assiste aussi à la présentation par Speer des maquettes de la future capitale du Reich millénaire (avec son arc de triomphe « plus imposant que celui de Paris »), et y apprend que les dessins animés de Walt Disney comptent « parmi les oeuvres préférées » d’Hitler. Et après le début de la guerre, alors que les armées les plus formidables de l’histoire s’affrontent : « Il était tout à fait clair dans ma tête que j’allais vivre dorénavant comme si chaque jour était le dernier ». Avec cette phrase, qui marque la distinction entre l’Adolf privé et le Hitler public : « Pour le personnel du Berghof et de la chancellerie, tu étais un bon patron »…
Un livre étonnant, où la guerre est indirectement présente, lointaine. Où la réalité du régime nazi s’estompe derrière un quotidien privé souvent banal. Où, comme l’écrit François Delpla : « Pour rendre justice à ce travail littéraire, la critique devra surmonter un réflexe pavlovien, qui depuis 1945 incite à réprouver, en tout effort pour comprendre les nazis, une tentative d’humaniser le mal ». Or, « si l’on osait cette hypothèse, la concentration du blâme sur ses actes criminels n’en serait que plus accusatrice ».
Les clionautes (Claudine Garcia) :
Ce roman prend la forme d’une autobiographie qu’aurait rédigée Eva Braun peu avant son suicide avec Hitler. Elle y raconte son histoire depuis leur rencontre en 1929 alors qu’elle a 17 ans jusqu’à leur mariage la veille de leur suicide commun, le 30 Avril 1945.
On peut donc retracer toute l’histoire d’Hitler et du nazisme, à travers les yeux de cette jeune femme qui assume à maintes reprises ne pas saisir tous les enjeux de ce qu’elle entend et vit. Cela confère à ce récit un point de vue original, qui confine à la superficialité. Après les peines de coeur d’Eva qui n’arrive pas à accepter de ne pas être la préférée d’Adolf, au point de se suicider par chantage (plutôt réussi), s’ensuivent ses préocuppations cinématographiques, sportives ou ses recherches vestimentaires pour briller lors des réceptions des hauts dignitaires nazis, avec un luxe de détails assez étouffant.
Son admiration pour le grand homme est sans borne, malgré les réticences notamment de sa famille, et le peu de considération qu’il lui témoigne, la plupart du temps. Elle s’accroche à lui et on ne sait trop qui est le faire-valoir de l’autre. J’ignore si cette représentation est conforme à ce que fut Eva Braun, et il est probablement difficile de trancher au vu du manque de sources, mais l’image qu’en donne Chloé Dubreuil est celle d’une femme superficielle, qui accepte tout par amour (on aurait pu trouver l’opportunisme intéressant ; il aurait peut-être induit un peu de recul critique).
Revivre toute l’histoire nazie à travers un regard de femme-objet heureuse de l’être est doublement pénible, à mon sens. Mais, si vous recherchez un regard original et précis sur le Reich vu de l’intérieur, vous pourrez trouver votre bonheur dans ce recit. A condition peut-être de pouvoir souscrire à ces mots de la fin, dernières pensées supposées d’Eva :
« Où est le bien, où est le mal ? Nous ne sommes jamais posé la question. »
Histoire de France – Histoire du monde (Jérémy Huriaux)
« Ce roman historique vous plongera au coeur de la vie d’Eva Braun et, par conséquent, au cœur du Troisième Reich.
Son enfance, son adolescence, sa rencontre avec Adolf Hitler, son amour et sa mort pour lui. Eva Braun vous raconte tout. Vous aurez l’impression d’être au côté de la maîtresse du dictateur nazi durant toutes les étapes de sa vie.
Vous allez, également, en apprendre plus sur Hitler et les hauts dignitaires du régime. C’est d’ailleurs là le point fort de ce livre, il ne vous fera pas passer à côté des évènements de l’Allemagne durant ce second conflit mondial.
Pour le plaisir de dévorer un roman historique et pour mieux comprendre l’Histoire, c’est le livre qu’il vous faut lire ! »
Hellobook :
« Quel livre intéressant !
On sait tous qui est Eva Braun, qui deviendra la première dame du IIIème Reich. Il s’agit de l’histoire romancée d’Eva BRAUN, écrit à la première personne ce qui est très perturbant, car elle ne s’adresse pas à nous lecteur mais à Adolf. Ce qui est également perturbant, c’est que le récit est tellement réaliste ! C’est impressionnant.
En effet, l’auteure s’est beaucoup documentée, cela se ressent beaucoup sans que le récit ne devienne lourd du fait de multiples informations. Eva nous raconte ses souvenirs de vie, sans entrer dans la politique d’Hitler, et je trouve que c’est dur de s’imaginer comment elle a pu se marier avec lui en connaissance de cause. Je trouve que ce livre est « bien » pour ça, car on peut plus ou de comprendre tout en gardant à l’esprit que ce n’est pas forcément la réalité, mais une solution tout à fait plausible.
Eva Braun nous apparaît vraiment comme une femme froide sans empathie ou toute autre personne qu’Hitler. Mais parallèlement à ça, nous allons découvrir une femme au cœur sensible et très amoureuse.
Chloé DUBREUIL nous livre ici un récit exceptionnel, mêlant justement la réalité de la fiction rendant le récit fluide, complet et réaliste. De plus, elle y insère des émotions et comme le récit est à la première personne, cela n’a pas dû être simple à écrire alors bravo !
Si vous aimez l’Histoire, je vous conseille cette lecture. »
EXTRAIT
Souviens-toi…
Moi, Éva Hitler, née Braun, confie à ma seule conscience, à ma seule mémoire le récit qui va suivre. Je ne souhaite pas passer à la postérité, juste faire perdurer encore un peu avant de disparaître une existence qui m’a vu côtoyer au plus près de son intimité celui dont l’empreinte a déjà si fortement marqué l’Histoire. Celui que j’ai aimé, admiré. Celui qui m’a subjuguée, transformée et qui demeurera à mes yeux le plus grand homme d’Allemagne.
Cette histoire est la nôtre, Adolf.
*
30 avril 1945.
Berlin.
En ce matin du dernier jour, les aides de camp et ordonnances me bégaient un Fräulein incertain. Leur hésitation ne me surprend pas, nos noces ne sont-elles pas toutes récentes encore ? Je leur dis : – Vous pouvez m’appeler Frau Hitler. Et je souris, d’un sourire tendre. Je n’ai plus de craintes, plus de doutes. Tout sera prochainement fini, ce choix-là est le nôtre. Schopenhauer suggère dans ses livres que la vie n’est pas digne d’être vécue quand elle ne réserve plus que des désillusions et des misères. Je crois que je comprends maintenant pourquoi tu as fait tiens ses mots.
Je n’ai pas peur. Tout est dit.
En ce matin du 30 avril 1945, le printemps semble fait de brume et de flammes. Une grisaille tachée de sang s’étend sur ce qui reste de notre capitale. Finalement, Berlin ne sera jamais rebaptisée du nom de Germania[1]… L’odeur abjecte dégagée par les morts que plus personne n’ensevelit stagne au ras des décombres. Précédés par leurs obus, les tanks arrivent.
Je demeure un long temps enfermée dans mon cabinet de toilettes. Entre ces murs de béton armé, le silence est tombé. Il ne dure jamais longtemps, les pilonnages sont quasi incessants maintenant ; ils ont fait de nous des spectres qui ne cessent d’errer dans ce trou à rats immonde et puant qu’est le bunker. Mes mains ne tremblent pas lorsqu’il faut me préparer. Je revêts ta robe préférée : la noire, brodée de roses dans le décolleté. Mes cheveux ont le soyeux que tu apprécies ; ma bonne, Liesl, les coiffe élégamment, le côté droit retenu par une barrette, les mèches ondulées en de légères vagues. On en a parlé, reparlé, tu le sais : peu m’importe que le vent emporte ensuite mes cendres, j’ai bien l’intention d’être un beau cadavre.
Un peu plus tard dans la matinée, j’invite dans ma chambre Traudl Junge. Nous discutons de tout et de rien pour nous distraire, la distraire. Je vois bien comme ta secrétaire est déstabilisée par cette fin que nous nous sommes choisie. Mais somme toute, n’est-ce pas normal ? Pour elle, la vie va devoir se poursuivre sans toi.
Dans le bunker, ma chambre est petite, sombre, mal aérée ; les meubles qu’Albert Speer m’a conçus et que j’ai tenu à déménager de mes appartements de la chancellerie tiennent trop de place. Ils ont beau faire de ma chambre la plus confortable de toutes et la tapisserie florale de mon canapé apporter à l’ensemble une note de fraîcheur, j’ai toujours eu l’impression d’étouffer entre ces parois qui suintent l’humidité et grondent du bruit de la ventilation. Le bunker est notre tombeau. Je crois qu’au fond de moi, malgré tous les élans d’optimisme dont j’ai pu faire montre, cet entrain que je me suis acharnée à manifester, malgré mon obsession à être toujours la même, à vivre toujours pareillement, le bunker a signé notre fin dès que je t’y ai rejoint.
Alors, un instant, dans ma chambre, en cette dernière journée, je manque abdiquer, partir, te laisser pour avoir une chance de survivre à mes trente-trois ans. Trente-trois, l’âge du Christ. Te rends-tu compte ?! Dès les premiers temps de notre relation, j’ai eu le pressentiment que nous ne vieillirions pas ensemble, que tu mourrais auréolé de gloire comme Lui. Je l’ai écrit noir sur blanc dans mon journal : même si elle m’a toujours rattrapée, je ne voulais pas m’intéresser à la politique ; elle est une affaire d’hommes, d’hommes et d’initiés ; c’est ainsi que j’ai été élevée. Je m’intéressais seulement à toi et toi seul. Non, faux, à nous. À nous et seulement nous. Aujourd’hui, je me sacrifie pour l’amour de toi, comme le Christ s’est sacrifié pour l’amour des hommes. Les hommes… Tu aurais pu les rendre purs de toute souillure ; ils t’ont abandonné quand d’autres te maudissent. Je ne vieillirai pas parmi eux. D’ailleurs, que serais-je sans toi ?
Ma défaillance n’est qu’éphémère. Lorsque mon regard se pose sur ton portrait, la volonté me revient brusquement. Le bleu de tes yeux… Il m’a toujours envoûtée. Bohnenberger a si bien su les peindre sur ce tableau : on dirait qu’ils retiennent un coin du ciel. Ils me lorgnent, me rappellent à moi.
J’effleure du doigt mes initiales enluminées d’un trèfle à quatre feuilles qui marquent mon armoire. Me voilà maintenant étreinte par la mélancolie. Ce monogramme, je l’ai choisi pour symboliser la chance inouïe qui m’a favorisée. J’avais demandé à Albert de me le dessiner avant de le faire graver et broder partout. Absolument partout. Sur mes meubles, sur mes bijoux, ma vaisselle, mes vêtements. Mes brosses, mes peignes aussi.
N’est-ce pas ainsi qu’agissent les femmes à qui il est donné de tout posséder ?
Je secoue brièvement la tête, refoule la pointe d’amertume qui se faufile en moi et ouvre l’armoire. Mon geste est assuré. À l’intérieur est suspendu mon manteau en renard argenté. Je me tourne vers ta secrétaire pour le lui offrir. – J’ai toujours aimé avoir des dames bien habillées autour de moi, maintenant c’est à vous de l’avoir et de vous en réjouir. Ma voix a semblé flotter sur une note unique. L’émotion que je vois s’afficher sur le visage de Traudl Junge manque bien vaincre une nouvelle fois ma résolution, mais je veux être forte pour notre Führer.
À présent, les bombes pourront bien anéantir Berlin, l’Allemagne est morte, je suis morte. Tu es mort. Et avec toi, c’est tout un monde qui s’éteint.
Me suis-je fourvoyée ? Aurais-je dû écouter les voix qui s’effrayaient de ta puissance ? Aurais-je dû m’élever contre cet amour si entier, si grisant qui me liait à toi ? Non, ces questions-là, je ne me les pose plus. Cet amour m’est tout. Et jamais, même en cet enfer qui est dorénavant le nôtre, je ne le trahirai.
Tout sera donc bientôt terminé. Tu vois, ma loyauté est absolue.
Goebbels, Axmann, Bormann, Kempka, Hewel, Kreps, Burgdorf, Günsche, Linge ; eux aussi te demeureront loyaux jusqu’au bout. De l’essence sera versée sur nos corps, le brasier sera si ardent !
Les tirs grondent et claquent sans interruption, les bolcheviks sont aux portes de la chancellerie. Notre patrie est défaite, le peuple est exsangue et cependant, j’en suis sûre, il va te pleurer. Ne lui as-tu pas redonné la fierté d’être allemand ? Nos ennemis auront beau se démener, notre pays ne t’oubliera pas.
Tout était si incertain pourtant au début. Te souviens-tu ?
Tu m’as conquise, comme tu as conquis notre nation. Il y avait quelque chose en toi contre lequel on ne pouvait pas lutter. Une sorte de déferlante qui nous a tous submergés.
[1] Le nom qu’aurait eu Berlin lorsqu’elle serait devenue la capitale du nouvel empire nazi.
Extrait audio
An de grâce 1348.
La guerre de Succession déchire la Bretagne et oppose le roi de France au monarque d’Angleterre. Le fléau de Dieu, cette Peste Noire qui décimera l’Europe, s’apprête à déferler. Maeve est née fille du vent, soumise à sa seule liberté, mais en ces temps chahutés par les hommes et la Providence, il ne fait pas bon s’affirmer au détriment des lois et de la religion.
Thibault De Quimerc’h, bâtard d’un seigneur breton, nommé lieutenant du bailli, reniera tout ce en quoi il croyait, tout ce devant quoi il s’était incliné par obsession de celle qu’il va devoir pourchasser.
De l’île de Sein à Paris, de Quimper à Rouen jusqu’aux confins d’un territoire que les vikings avaient nommé Vinland, le « pays des pâturages », dans l’actuel Canada, la fuite de Maeve la portera à quêter la paix et l’oubli de ses semblables. Mais quand l’amour cherche à vous confondre, il peut bouleverser bien des destinées…
“La lune était d’un bleu glacé, à ras d’écueils, comme emprise dans le givre des rochers. La sorceresse l’avait invoquée et la lune était venue, si bien venue que les habitants de l’île ne savaient plus s’ils étaient en train de tomber dans son giron ou si c’était elle qui fondait sur eux.”
L’insoumise est une grande fresque aventureuse, de ces romans qui font renaître sous nos yeux un monde oublié, malmené par la superstition, la trahison et la mort. Mais aussi par la la force de vie et la passion qui régissent ses personnages.
Chronique Promenades culturelles2
« Forcément, en lisant la quatrième de couverture, je ne pouvais que me frotter les mains, m’installer dans mon fauteuil préféré et oublier tout ce qu’il y avait autour de moi ! Et c’est bien, par ailleurs, ce qu’il s’est passé pendant ces heures de lecture ô combien agréables ! J’ai fait un bond dans le temps, j’ai voyagé, je me suis enrichie culturellement… Le tout en n’ayant pas bougé, si ce n’est mon index qui tournait les pages.
Je suis profondément admirative de l’écriture de Chloé Dubreuil. Elle arrive à m’embarquer, quel que soit le thème, dans l’histoire qu’elle traite et j’adore lorsque cela se conjugue avec la grande Histoire. Sa plume est alerte, on a toujours envie de savoir ce qu’il y aura sur l’autre page. En voyant l’heure tourner, je me disais à chaque fois : « Encore un peu ! », redoutant le moment où il faudrait laisser Maeve vaquer à ses occupations pour retourner moi-même à mon quotidien.
Bref, je pense que vous l’aurez compris : j’ai adoré ce livre ! »
Chronique Le boudoir du livre:
« Après avoir découvert Chloé Dubreuil avec « Moi, Eva Braun », je suis ravie de découvrir son autre roman « L’insoumise » qui va m’entraîner sur les traces de l’Inquisition et de la Peste Noire mais aussi des croyances et des hérésies. J’adore le style d’écriture de l’auteur qui m’emporte avec délices dans l’histoire. Le Moyen-Age n’est pas ma période de prédilection mais j’adore découvrir l’histoire surtout quand c’est à travers des romans bien écrit fourmillants d’informations historiques.
Je pensais que ma lecture allait durer plus longtemps quand j’ai vu la police d’écriture si petite hors il n’en fut rien vu que les chapitres sont courts et l’histoire intense. Un petit bijou d’histoire !
Une histoire qui se met lentement en place, peut-être un peu trop… A presque la fin de l’histoire, j’attends toujours la rencontre de Maeve et Thibault. Malgré cela, le style de l’auteur, les descriptions et le contexte historique font qu’on tourne les pages avec avidité pour en savoir plus sur cette période sombre de l’histoire de France. On a plaisir à suivre l’exode de Maeve et la recherche de celle-ci par Thibault, on espère qu’ils finiront par se rencontrer, s’expliquer et peut-être s’aimer…
Les sujets sont nombreux : la Peste Noire, la misère, la famine, les croyances, l’Inquisition, l’hérésie, les viols, le statut de la femme, les séismes…
On prend plaisir à découvrir cette période de l’histoire, on se laisse bercer par les mots de l’auteur qui savent si bien retranscrire l’histoire de France aux lecteurs.
Un second roman, plein de promesses qui nous fait découvrir ou redécouvrir l’histoire de la France ! »
Chronique Hellobook
« Très belle découverte pour ce roman !
Je n’ai pas l’habitude de lire des romans historiques, et malgré la difficulté que j’ai pu rencontrer, j’ai énormément aimé.
Nous allons suivre Maeve et Thibault en 1348, ce qui fait que nous avons un récit où l’on peut facilement s’immerger dedans. Le vocabulaire est d’époque, j’ai appris beaucoup de mots grâce à ce roman. De plus, Chloé DUBREUIL décrit tellement bien cette époque. On se rend bien compte qu’il y a un énorme travail qui a été fourni et ce n’est qu’un bonheur à lire.
De plus, à travers son récit, elle dénonce de nombreuses choses actuelles. Un d’entre eux m’a marqué : le viol ! Et je trouve ça important, car il ne s’agit pas seulement d’un récit pour divertir, mais aussi pour sensibiliser sur certaines choses.
J’ai beaucoup aimé suivre Maeve, c’est une femme très attachante. Quant à Thibault, au début, j’ai eu du mal à m’attacher à lui, mais plus le récit passe et plus il se révèle. J’ai aimé sa sincérité. De plus, j’ai senti un changement dans le récit. Lorsque c’est Maeve au centre, le récit est plus descriptif, plus doux et quand c’est Thibault, c’est plus rythmé. Je trouve ça vraiment chouette.
Même s’il y avait de nombreux mots que je ne connaissais pas, cela ne m’a pas gêné puisque l’auteure rend fluide le récit et les évènements. Il y a aussi du suspens jusqu’à la fin ! Et j’ai adoré la fin, c’est ce que j’attendais 🙂
Si vous aimez les romans historiques ou que vous souhaitez découvrir ce genre, je vous conseille ce roman ! »
Début du roman:
Voilà un recueil écrit comme un miroir tendu à notre société, une plongée dans ce qui se murmure autour de nous, en nous aussi parfois.
Les histoires qui le composent mettent en scène des personnages tout en heurts et fragilités, bousculés par la vie, par son âpre réalité. De temps à autre, ils nous emmènent dans quelque pays lointain ou univers décalé, comme si, au fond, il n’y avait pas de frontière entre le rêve et le monde qui nous entoure.
Histoires singulières de vies ordinaires, c’est un voyage dans l’âme humaine.
Quatorze nouvelles fortes, étranges, troublantes.
Quatorze nouvelles qui ne s’oublient pas.
Extrait :
– Regarde, dit l’enfant.
Ce qu’il désigne est un tableau, l’écho d’une épiphanie d’atmosphère ; un tableau signé Vincent Van Gogh.
– Dessine-moi des soleils, ajoute l’enfant.
Une ligne d’un blanc émaillé se profile entre ses lèvres. Elle a tout l’air d’un trait qui relierait un point A à un point B (l’idée de joie à celle de bonheur), il ne faut pas la briser.
Que rétorquer ?
Comment le père pourrait-il expliquer à l’enfant que les soleils dont il parle ont tout de sphères étoilées.
Que la nuit a pris le pas sur le jour.
Que l’oppression ressentie par la vague déferlante du ciel a quelque chose de féroce et qu’il pourrait sombrer, être happé, déchiqueté par cette série de chromes et de bleus ?
La main tremble, la craie hésite. Le père devra bientôt rendre l’enfant, l’heure tourne, mais il ne se décide pas. Pourquoi l’a-t-il conduit en ce musée ? Le tableau captive le garçon. Ses yeux se plissent pour mieux contempler la toile et ses volutes nébuleuses. Elles ont quelque chose de magique pour lui. Il a le sentiment d’un astre démultiplié, comme une guerre des mondes qui roulerait ses fanes au-dessus du village tracé à gros traits hachés. Et puis il y a cet arbre, là, au ras de son regard qui semble vouloir monter vers le firmament. L’enfant en est sûr, l’arbre est prêt à s’envoler pour perforer de ses cimes le royaume des dieux.
Dans un champ de blé, un bébé vient de naître, sa mère à ses côtés, morte, une statuette de bois dans sa paume entrouverte.
Le nouveau-né est découvert, recueilli, aimé par un couple de saltimbanques.
Enfant devenu femme avec le drame de sa naissance pour obsession, Zahra part à la recherche du père, celui qui n’était pas là. Un père, devenu l’objet d’une valse entre amour et déraison ; objet d’une quête originelle nécessaire, pour une rencontre, ultime.
Tue-moi met en scène avec une écriture âpre, nuancée de poésie, l’idée de vengeance qui bouleverse tout. Toutes les lois du cœur, toutes les retenues de l’âme.
Le blog de Promenades culturelles a dit :
« Chloé Dubreuil sort des sentiers battus en nous présentant ce livre, à mi-chemin entre roman noir et thriller. Nous ne sommes pas ici dans quelque chose d’historique.
Le titre peut déjà nous faire concevoir une histoire peu banale… et les gros nuages sur la couverture sont symboliques de tout ce qui peut venir obscurcir une vie, ce qui est bien le cas ici.
Lorsqu’une famille de nomades découvre dans un champ une femme morte en couches et son bébé à côté, leur instinct familial les pousse à adopter cette petite chose qui n’a rien demandé et qui commence sa vie ainsi, dans la boue. Là encore, on pourra y voir un présage. Mais comme souvent chez les enfants adoptés, la recherche de ses racines est plus forte que tout, quitte à détruire…
J’ai lu ce livre sans m’arrêter, ou à peine. On peut dire que Chloé Dubreuil sait ménager le suspense. On souffre avec la famille adoptive, avec Zahra. On veut savoir nous aussi, coûte que coûte. Je ne m’attendais pas du tout à ce dénouement, qui m’a laissé un sentiment de malaise car, sans rien dévoiler, on peut dire qu’il est peu conventionnel (ouf, heureusement !), que ce soit dans la vie réelle ou dans les habitudes que nous avons lorsque nous lisons un roman de ce type.
Tout ceci vous intrigue ? Vous savez donc ce qu’il vous reste à faire… »